LES
BONNES PRATIQUES |
Canalisations : bilan
carbone positif |
Pour
un chantier de pose de canalisations, la méthode traditionnelle consiste
à évacuer les déblais jusqu'au centre de stockage le plus proche, puis à
acheminer des matériaux naturels pour remblayer la tranchée. Evacuation
et livraisons se faisant bien évidemment par camions. Or, après
traitement par chaulage sur site, les déblais peuvent être ré-utilisés
en tant que remblais. Ce procédé entraîne une économie de matériaux
naturels, ainsi qu'une forte diminution du trafic de poids lourds. Il
permet donc une réduction notable des consommations de carburant fossile
et des émissions de gaz à effet de serre. Une entreprise spécialisée
dans la pose de canalisations en a établi un bilan carbone, selon la
méthode développée par l'ADEME. Résultat, la réutilisation des déblais
entraine en moyenne une diminution de 30,5% des émissions de CO2.
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Remblais autocompactants pour réseaux de canalisations |
La
requalification de la rue principale de la ville d'Unieux (9 000
habitants), dans la Loire, impliquait la réfection des réseaux enterrés.
La démarche traditionnelle dans ce type de chantier consiste à
terrasser, puis à évacuer les déblais et à apporter des matériaux de
carrière pour les remblayer et les compacter. L'entreprise en charge de
la réalisation de ce chantier a proposé un procédé innovant qui
consistait à traiter sur place au ciment les déblais extraits des
tranchées, puis à les réutiliser comme matériaux de remblais
autocompactant. Cette solution a évité l'évacuation de 7 400 m3 de
déblais vers le centre d'élimination le plus proche, distant de 8 km.
Elle a permis d'économiser plus de 12 000 tonnes de matériaux naturels.
Elle a aussi permis d'éviter les nuisances sonores, habituellement
provoquées par les engins de compactage |
Sables de fonderies pour canalisations |
Ce
chantier concernait la pose d'une canalisation de gaz de 2000 mètres
pour l'approvisionnement d'une nouvelle zone pavillonnaire, dans la
ville de La Ferté Saint Aubin (8 000 habitants) L'entreprise a eu
recours à des matériaux recyclés pour les opérations de remblais : une
couche de fond constituée de sables de fonderies, surmontée d'une couche
de matériaux issus du traitement et de la valorisation de déblais
réalisés en centre spécialisé. Au total, ces matériaux recyclés ont
représenté 65% du volume total des remblais, soit 520 m3. Un traitement
biologique permettant d'éliminer les phénols doit être appliqué au
préalable aux sables de fonderies, dont l'utilisation a été validée par
le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) |
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Désinfection des
conduites d'eau potable |
Avant
de livrer une conduite d'eau potable, il faut la nettoyer et la
désinfecter. Le procédé classique consiste à la remplir avec de l'eau
potable chlorée. 24 heures après, on la vide puis on la rince, à nouveau
avec de l'eau potable. Cette technique entraine une importante
consommation. Il faut compter en effet 24 000 litres d'eau potable pour
désinfecter 100 mètres d'une conduite de 20 cm de diamètre. En outre,
les eaux de rinçage sont le plus souvent directement rejetées en milieu
naturel. Une nouvelle technique est depuis quelques années développée
par des entreprises spécialisées. Elle consiste à remplacer le chlore
par une désinfection aux rayons ultra-violets. Elle se traduit par une
forte réduction de la consommation d'eau potable. Pour 100 m de
canalisation d'un diamètre de 20 cm, cette économie correspond en
moyenne à l'équivalent de 2 mois de consommation d'un foyer de 4
personnes. |
Canalisateurs, mais
aussi horticulteurs |
Pour
améliorer l'intégration des ouvrages dans le paysage existant, cette
petite entreprise de canalisations, qui compte 9 salariés, pratique de
manière systématique l'engazonnement des surfaces travaillées. Elle
utilise une variété de graine à croissance rapide, qui a été
sélectionnée et qui permet d'obtenir un tapis d'herbe en trois semaines
seulement. Quand la canalisation est posée sur un talus, des travaux de
stabilisation et d'enrochement sont réalisés afin de stopper l'érosion.
Pour pouvoir mener à bien tous ces travaux de finition, l'entreprise
s'est équipée de tout le matériel d'horticulture nécessaire. |
De l'air à la place de
l'eau potable |
Ce
procédé innovant consiste à utiliser de l'air sous pression pour tester
l'étanchéité d'une canalisation. On isole le tronçon à vérifier à l'aide
d'obturateurs gonflables, puis on y injecte de l'air à 50 mB de
pression. Si la canalisation n'est pas parfaitement étanche, l'air
s'échappe très rapidement et on observe alors une diminution de la
pression. Habituellement, on utilise de l'eau, le plus souvent potable,
pour réaliser ces tests d'étanchéité. Le procédé à air comprimé
représente donc une économie d'eau qui, bien que modeste, n'en est pas
moins réelle. Ce sont ainsi 8 000 m3 d'eau qui ont été épargnés pour un
test sur deux tronçons de canalisation représentant au total quelques
300 mètres linéaires, sur le site du Commissariat à l'Energie Atomique
de Cadarache. Le domaine d'application de ce procédé reste cependant
limité aux réseaux des eaux pluviales, des eaux usées domestiques et des
rejets industriels. |
60 000 tonnes de déchets
en moins |
La
pose ou la réhabilitation de réseaux souterrains d’eau potable,
d’assainissement, de gaz ou d’électricité, avec des techniques
traditionnelles est source de multiples nuisances. Il faut éventrer la
chaussée, creuser parfois à des profondeurs de plus de 2 mètres, évacuer
tous les déblais puis, une fois les réseaux posés ou remis à neuf, faire
livrer des remblais et combler la tranchée. Ce qui entraîne de multiples
nuisances : bruits, poussières, blocage des rues et production
d’importantes quantités de déches de déblais. Apparues en France au
début des années 90, les techniques sans tranchées permettent de poser
ou de réhabiliter des canalisations sans avoir à éventrer la chaussée.
Les entreprises spécialisées dans ce domaine proposent aujourd’hui toute
une gamme de techniques alternatives : forage par microtunnelier, forage
dirigé, réhabilitation par chemisage continu ou par tubage … etc. Même
certaines configurations s’y prêtent difficilement, ces techniques
offrent de multiples avantages. Outre le gain de temps et la réduction
des nuisances inhérentes au creusement des tranchées, elles permettent
de réduire la production des déchets. Une entreprise de la région
parisienne a fait le calcul. La mise en application des techniques sans
tranchée lui a permis d’éviter la production de 60 343 tonnes de
déchets! |
Eviter les déversements
accidentels |
Carburants, lubrifiants,
huiles de décoffrage, solvants, adjuvants spéciaux : les entreprises de
TP utilisent et manipulent des produits dangereux. Pour prévenir les
risques de déversement accidentels, aussi bien sur les chantiers que
dans les ateliers et les dépôts, ces produits sont stockés sur bacs de
rétention. D’autres pratiques contribuent également à prévenir ces
risques de pollution, lors de l’utilisation des produits. Ainsi, cette
entreprise de canalisation de 30 personnes a investi dans l’achat de
pelles mécaniques équipées de pompes et de flexibles pour l’alimentation
en carburant. Cette « astuce technique » permet de remplir les
réservoirs sans avoir à manipuler les futs de gas-oil. Ce qui évite bien
évidemment les fuites, égouttures et autres débordements de carburant
inhérents à ce genre de manipulation. |
Terrassement par
aspiration |
Cette nouvelle
technique, encore
assez
peu répandue en France, est sans nul doute appelée à se développer. Elle
consiste à aspirer, à l’aide d’une excavatrice-aspiratrice, les
matériaux de déblais : terre ; sable ; gravats, végétaux, boues …. La
taille des matériaux aspirés peut aller jusqu’à 25 cm et leur poids
jusqu’à 30 kg. Cette technique peut être utilisée dans un grand nombre
de situations et sur différents types de chantiers. Elle se prête tout
particulièrement aux travaux de canalisation et à toutes les
interventions en zone urbaine, sur des espaces réduits ou difficilement
accessibles. La machine est équipée de filtres et supprime ainsi les
émissions de poussières qui accompagnent inévitablement l’évacuation et
le chargement des matériaux de déblais. |
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